La cinquième saison – Cérémonie de félicitations pour le Prix PSF 2018

Les Utopiales 2018 ont été l’occasion de féliciter chaudement Thibaut Eliroff pour la publication de La cinquième saison, de N. K. Jemisin, traduit par Michelle Charrier.

Cet excellent roman à la lisière de deux genres est le premier tome d’une trilogie si brillante qu’elle a gagné trois prix Hugo consécutifs.

Ce premier tome a aussi gagné le Prix Planète-SF des Blogueurs 2018.

N. K. Jemisin ne passant pas en France pour le moment, le jury a donc été très heureux d’exprimer un satisfecit sincère à l’éditeur français de la dame et en a profité pour lui poser trois petites questions.

Gauche à droite : C. Jeanneret, Lhisbei, T. Eliroff, Gromovar, Lorhkan, Anudar
Photo C. Schlonsok

1. Comment le choix de publier « la cinquième saison » et le reste de la trilogie s’est-il effectué ?

De manière assez classique : l’agent de l’auteur m’a envoyé le tome 1, je l’ai fait lire à un lecteur qui m’en a dit beaucoup de bien, je l’ai lu à mon tour et l’ai trouvé formidable, et nous avons acquis les droits de publication de la trilogie entière. Le roman figurait déjà parmi les finalistes du prix Hugo, ce qui est en général plutôt bon signe.

T. Eliroff et Gromovar encadrent La cinquième saison, Prix PSF 2018 – Photo C. Schlonsok

2. Les retours des lecteurs vous ont-ils surpris ?

Je suis tombé sur quelques réactions carrément misogynes. Des lecteurs se sont visiblement émus du fait que la plupart des personnages sont des femmes et y ont vu un manifeste féministe, voire un complot du grand tout… Je suis tombé de ma chaise ! Mais au-delà de ces quelques illuminés, les réactions des lecteurs ont été bonnes. Ce n’était pas gagné : quand un livre est autant auréolé par la critique, on l’attend au tournant.

3. Quelles thématiques de la série vous parlent le plus ?

Il y en a beaucoup. J’ai toujours été impressionné par les planet opera à très long terme ; Helliconia de Brian Aldiss, par exemple, m’avait énormément marqué.

Pour en revenir à La cinquième saison, imaginer un avenir si lointain et le rendre crédible (compte tenu des bouleversements géologiques dont je ne dévoilerai pas ici l’origine pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui ne l’ont pas encore lu), sans pour autant en faire un catalogue de ce qui nous attend, est un tour de force.

Par ailleurs, une des plus grandes réussites de l’auteur est d’avoir su adapter la psychologie de ses personnages à leur environnement. Les pensées et les réactions des protagonistes peuvent parfois nous apparaître étranges, mais en réalité elles sont logiques si l’on tient compte de ce qu’ils vivent et de la façon dont l’espèce a évolué. Cela influence les relations entres les êtres, au sein du couple, de la famille, du groupe… Il y a une dimension presque sociologique dont on finalement assez peu parlé, mais qui me semble centrale.

Nous remercions encore une fois Thibaut Eliroff pour la sympathique petite cérémonie, et nous souhaitons longue vie et prospérité au roman et à ses suites.

Le jury entoure Thibaut Eliroff – Photo C. Schlonsok

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